Marie-Josée Christien
Temps
morts
de Marie-Josée Christien*
Après
Les extraits du temps, Marie-Josée Christien vient de
publier, aux éditions Sauvages, Temps morts. Eloge de la
lenteur prévient-elle mais bien plus que cela assurément. Pierre
Maubé dans sa préface le dit bien « La parole de
Marie-Josée Christien prend racine dans nos renoncements intimes,
elle épanouit ce qui chez nous mourait de ne pas être dit, elle
incarne ce que nous rêvions de révéler au monde ».
Ces
temps morts sont ces instants de rien qui passent sans que l'on s'en
aperçoive. L'une des missions du poète n'est-elle pas de nous
montrer l'invisible ? « La lumière / ployant sous
l'hiver ». Ces talus qui « ensemencent d'échos /
le flux des voix ». « L'ardeur de la marche »
ce « voyage futile / dont il ne reste que quelques
syllabes ». La pluie aussi qui « sculpte l'âme /
à vif / sous une voûte de transparence ».
Voyager,
marcher, observer. Se rendre compte que « nous cheminons sur
d'étroits sentiers / inconsistants / nous avons l'illusion / de
façonner le monde ».
S'arrêter,
« Je ne sais du voyage / que les haltes / où la mémoire fait
escale ». Observer mieux encore. « Je m'immobilise / pour ne
pas détruire / la furie minutieuse des atomes ». Se retourner
sur soi et «dénicher / le pas à pas / fragile / des
tremblements / qui vacillent dedans ». Et puis noter
les mots qui naissent alors en poésie « chaque mot levé en
moi / peu à peu / m'unit / au froissement de l'invisible ».
Quoi de mieux que la poésie pour comprendre que « La durée /
n'a de sens / que dans les temps morts » ?
Temps morts
Marie-Josée Christien
54 pages
12€
*article à paraître dans le numéro 3 de la revue Sémaphore, revue de la Maison de la poésie du Pays de Quimperlé
*article à paraître dans le numéro 3 de la revue Sémaphore, revue de la Maison de la poésie du Pays de Quimperlé
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