Louis Bertholom - Gaëls
LES PORTES DE L'OUBLI
Portes bleues blanches jaunes
vitres secrètes rouges
que traversent les lampes
Façades de musées
aux entrées nirvanesques
que cachent-elles
dans la course des taxis
des maisons mauves ?
Appel d'un ailleurs
quand la pluie ricoche
sur les tuiles rousses
Des colonnes extravagantes promettent
des paradis de « spirits » tourbeux
Pousser ces portes charnues
de l'oubli à la fraternité
où philosophies de tout de rien
s'évaporent au whiskey
Églises profanes
aux calices de noires Guinness
sanctuaires de liesses
des lèvres blanchies
de mousse volent
dans la pénombre
aux murs clinquants
La plainte primale
des uilleann pipes se glisse
dans le brouhaha vespéral
source soudaine d'un bois fatigué
Univers à chaque fois unique
dansent les pintes
gît le tabac froid
des temps déchirés
Dublin est belle
dans la fumée libre
au « last drink » s'éloignent
les portes de l'oubli
Extrait de « Les ronces bleues suivi de Gaëls »
Louis Bertholom
éditions Blanc Silex 1998
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