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Affichage des articles du 2009

Quand je me deux de Valérie Rouzeau

Hier Valérie Rouzeau se deut du temps qu'il fait bien breton. Poète en lecture. Ses mots bouillent se bousculent se bouturent à d'autres attachés. Bourimés ou pas ses mots nous bousculent. D'abord à l'écoute puis à la lecture, Poète de la confusion le fondre ensemble les Port Nawak mêlés. Les mots en tourne-boule. Les gants-de-renard offerts en bouquet à une mécanicienne de Jarmush. La rose à Woody. " Les rues sales leurs noms propres ". Même un numéro de téléphone. Les méli-mélo français anglais et mille autres kekchoses qu'on étudiera surement plus tard dans les lycées. Poète de l'allusion. Les mots des autres comme alluvion. Encore mille références nourricières. (Mille et mille, cela fera deux mille, vraiment neuf.) Car quand Valérie Rouzeau se deut, elle pense autres. Les poètes, les lieux, autres tous ici rappelés. Giorno, Mallarmé, Dickinson, Queneau, Courtade, Demarcq, Hugo, Bourdelier, Dubost, Lahu...Sans doute Sylvia Plath aus

« Malnoë » de Malo Bouessel du Bourg

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« Malnoë » mauvaises terres attendues longtemps aux bons soins d'un bon libraire rennais. Mais mauvaises terres découvertes quand même. L'auteur, Malo Bouessel du Bourg, breton, bretonnant, exilé au soleil catalan. Malo tout entier inclus dans ce « Malnoë ». Ma mère connait ce nom, mes tantes aussi. Moi je ne connais bien que le lieu de « Malnoë » . Ma jeunesse y a cueilli des champignons et m'aventurer sur ces terres privées avait le frisson de l'Interdit. Avec aussi, un peu de crainte de voir débouler un sanglier. Ces mal-terres de joncs et de bois que j'ai souvent sillonnées en vélo en regardant perplexe le « bon dieu rouge » avant la côte. A l'ouverture plutôt un malaise. Le malaise de la couverture avec cet œil et cet oiseau sombre. Le titre en majuscules comme griffées à l'encre noire. Peut-être la patte de ce « loup lyrique » évoqué dès les premières pages...ou le bec de cet oiseau... Un 28x14 orangé, heureusement pas rouge. Alors, me

Coups portés – Cécile Guivarch

Dans son nouveau recueil «  Coups portés  » éd. publie.net, Cécile Guivarch nous fait retourner vers le passé. «  respirations de tout un siècle ou deux de générations qui se succèdent  ». Un passé sans nostalgie, dur, avec une campagne austère comme cadre. Dans un style méli-mélant les anecdotes, le lecteur redécouvre par flash des morceaux d'histoires personnelles cachées, enfouies sous des tonnes de tabous, de rancunes et d'odeurs nauséabondes «  les traces on n'en veut pas quand ça pue  ». Quand poésie et p sychanalyse creusent ensemble les rocs intérieurs... Ces bouts d'instants «  qui sont autant brins bouts des racines  », tout mélangés comme dans nos têtes. Vagues impressions, vagues témoignages d'aïeux disparus, tout est déjà en nous. Cécile Guivarch remue tout cela pour mieux le faire remonter «  tout un art des histoires ces affaires qu'on n'a jamais fouillées dedans  ». On y croise les Pauline, les «  Totor, Aimé, Ferdinand finissent par

La face nord de Juliau, cinq – Nicolas Pesquès

C omme d'habitude, commencer la lecture par le début « No man's land ». Et tout de suite après par la fin « Finir une phrase extérieurement ». Déjà y voir une boucle évidente. Puis lire en désordre – luxe de la poésie – piocher au hasard, debout dans la médiathèque. Se dire que ce livre va nous emporter. L'emprunter. Ce livre part de rien donc, ce "no man's land". Et puis tout sortir dans ce miracle de phrases devenues livre. « Se briser le cœur de lire. Se casser les dents d'écrire ». La difficulté d'écrire extérieurement ce qui se dit intérieurement. Partir de rien, le mont Juliau. D'un lointain Jules César. Juliau centre du monde depuis cinq épisodes, depuis vingt ans déjà. Juliau magnifique sur la couverture de Bernard Moninot. Ah l'importance des couvertures! Partir de rien, le jaune. Aussi. Pourquoi pas? Prétexte pour écrire soi. « Ecrire jaune comme on fauche au printemps », « Pré-texte comme nature ». Le jaun