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Affichage des articles du juin, 2016

Louis Bertholom - Gaëls

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LES PORTES DE L'OUBLI Portes bleues blanches jaunes vitres secrètes rouges que traversent les lampes Façades de musées aux entrées nirvanesques             que cachent-elles             dans la course des taxis             des maisons mauves ? Appel d'un ailleurs quand la pluie ricoche             sur les tuiles rousses Des colonnes extravagantes promettent             des paradis de « spirits » tourbeux Pousser ces portes charnues              de l'oubli à la fraternité              où philosophies de tout de rien               s'évaporent au whiskey Églises profanes aux calices de noires Guinness sanctuaires de liesses des lèvres blanchies               de mousse volent dans la pénombre              aux murs clinquants La plainte primale des uilleann pipes se glisse dans le brouhaha vespéral               source soudaine d'un bois fatigué Univers à chaque fois unique               dansent les pintes               gît le

Nicolas Le Golvan – Psaume des psaumes

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Avant d'ouvrir ce livre intitulé Psaume des psaumes , j'appréhende de ne rien y appréhender justement. J'ai peur que ma volonté de me maintenir à l'écart de toute religion me soit un handicap pour apprécier ce nouvel ouvrage publié par les éditions La Sirène étoilée. Mais bon, je suis vite plongé dans la mort d'un David que l'auteur tient à ne pas présenter précisément. Mais avec ce titre on est obligé de penser à ce roi David, présent à la fois dans la la Torah, la Bible et le Coran. Et si la poésie pouvait réunir les trois religions dans une même vision de la mort injuste ? Et si l'amour quel qu'il soit était chanté par tous ? David le bien aimé est mort. Son amant est partagé entre le désir de rendre hommage «  Comme si on devait aux morts ces égards et ces vers que personne n'a donné aux vivants  » et celui de garder le silence  « Et pourquoi donc parler ? / le silence suffit au feu à disposer de toi  ». Il veut s'appliqu

Jacques Josse - Au célibataire, retour des champs

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En treize poèmes datés du 25.11.2013 au 13.03.2014, Jacques Josse poursuit son travail d'élégie aux petites gens, dans un petit ouvrage, édité par Julien Bosc dans un format qui n'est pas sans faire penser aux plaquettes rouges des éditions Wigwam , qu'animait Jacques Josse il y a quelques années. Jacques Josse, «  arpenteur de solitudes  » selon le regretté Ronald Klapka, évoque ici avec pudeur le quotidien d'un de ces anonymes à la «  vie rêche  », comme hors du temps au «  visage torturé  » et aux «  yeux éteints  », un de ces transparents qui traversent le monde avec «  sa part de ténèbres. Son feu intérieur  ». Ces gens de la campagne avec «  l'horizon à hauteur des talus  », si souvent moqués et pourtant si remplis d'humanité et à l'âme toute aussi noble. [...] Demande au cheval mort qui tire depuis toujours dans sa mémoire la même charrue aux socs usés de continuer à lui labourer le crâne pour y semer ces idées noires que

Guénane – Au-delà du bout du monde

Au-delà du bout du monde il y a « la fin de la terre » qui « n'est pas le début du ciel ». Au-delà du bout du monde il y a les « houles des Cinquantièmes Hurlants » et autres lieux pétris de notre imaginaire. Au-delà du bout du monde il y a le nom insubmersible de Magellan. Au-delà du bout du monde on peut « embarquer pour l'australité » vers des « tortures géographiques » et une « lumière crue ». Au-delà du bout du monde il y a des cormorans des albatros, ces poètes qui « déploient leurs talents » « dans le lit du vent ». Au-delà du bout du monde il y a les « lubies du Williwaw » cette « gifle descendue des Andes ». Au-delà du bout du monde il y a des « courants qui se contredisent » et des mots à y « chaluter ». Au-delà du bout du monde il y a des « marins et poètes » « passeurs de peines ». Au-delà du bout du monde il y a une langue yaghane qui se meurt aux bord des « eaux millénaires » où leurs barques savent « décryp